Carafer du Champagne, voilà une idée qui peut surprendre !

Cette pratique est admise pour les vins tranquilles tandis qu’elle s’avère quasi-choquante dès lors que ce dernier se pare d’effervescence. A tort ou à raison? Le Carré des Vins vous éclaire sur un usage peu commun se voulant pourtant culturel pour les vins tranquilles, mais suscitant l’hésitation pour le Champagne.

Quels champagnes carafer ?


Partons du principe établi que pour faire du Champagne, il faut d’abord faire du vin ! Le phénomène reconnu d’oxydo-réduction existe donc que le vin soit tranquille ou effervescent. Le carafage prend donc tout son sens. En revanche, il se doit de respecter des codes minutieux qui sauront sublimer ce nectar dans les règles de l’art. Dès lors, si le Champagne se révèle modeste ne présentant grande complexité, le carafage n’a pas lui d’être car l’intérêt principal de ce type de Champagne se concentre dans l’effervescence rafraîchissante.

Suivant la même cohérence, pour les jeunes cuvées millésimées, les Champagnes vineux à base de Pinot Noir ou à caractère oxydatif, le passage en carafe permettra d’amener le vin à son plus haut niveau. Le même risque subsiste cependant, l’opération est délicate et doit s’opérer avec minutie pour ne pas casser la bulle. En résultera un vin plus expressif aromatiquement avec une bouche au relief révélé et une persistance allongée.

Les règles à respecter pour carafer


La technique est quelque peu sensible. Pour minimiser l’effet de brassage ou la perte de bulle, optez pour une carafe assez étroite au col fin et très allongé. Refroidissez la carafe au frigo ou dans un seau à glace. Carafe et flacon se doivent d’être le plus proche en température afin d’éviter le choc thermique responsable d’une perte trop importante en effervescence.

Ensuite, versez une dose-dégustation dans votre verre et analyser le degré d’ouverture aromatique du vin. Si vous le sentez fermé ou timide présentant une bouche dure et serrée, le carafage s’impose. Ouillez votre carafe avec cette petite dose de Champagne afin de supprimer les micro-impuretés et de ménager la bulle.

Verser ensuite le contenu du flacon avec délicatesse, le long des parois. Pas de précipitation, un bon carafage ne doit à peine mousser. Une fois la procédure terminée, placez le bouchon de verre adéquat sur votre carafe et plongez-la dans un seau à glace pour maintenir une température idéale. Entre 6 et 10°C selon la complexité du vin.

Cette procédure ne s’applique pas systématiquement. Par exemple, lorsque vous ouvrez un grand champagne pour huit personnes, et de plus dans des flûtes, le résultat sera sans appel. Vos invités passeront littéralement à côté de la magie du vin. Dans cette situation, le carafage doit  s’imposer !

Attention aussi de ne pas coupler grands verres et carafage, l’oxygénation n’en serait que trop important au risque de transformer votre effervescent en vin blanc perlant....parfois, de simples verres à vin suffisent à révéler toute la quintessence de votre effervescent.


Le Carré Des Vins vous recommande de pratiquer le carafage du Champagne avec modération, uniquement lorsque les qualités du vin le réclament. Le carafage du Champagne oui, mais avec parcimonie. Dernière étape et de loin la plus réjouissante, la dégustation.

Alors à vos verres et bonnes dégustations !