Quel bonheur de découvrir ce millésime 2003.
Il faut dire qu’il a pendant longtemps mené la vie dure aux vignerons et qu’il a fait couler beaucoup d’encre au niveau de la presse viticole.
La date de vendange impressionne car les premières baies de syrah ont été cueillies (presque au grain par grain) fin Août. De mémoire de Jaboulet, il n’avait pas vu cela depuis 1947.
Les rendements impressionnent également cette fois par leur discrétion : moins de 20 hectolitres par hectare avec même quelques parcelles en dessous de 15 hectolitres.
Il fallait ensuite être habile en cave pour ne pas tomber dans de hauts degrés, dans des arômes chauds et surtout ne pas créer de déséquilibre alcool / tanins.
C’est à nos yeux le cas avec le Domaine de Thalabert 2003, déjà quelque peu évolué à la robe, il laisse venir un univers fascinant d’épices : réglisse, poivre bien sûr mais également myrte et thym. Des nuances plus compotées de marmelade d’orange de confiture de figue.
La donne est claire, dès les premières sensations en bouche : nous avons affaire à un vin dense, compact où le tanin cohabite avec une puissance affirmée. L’équilibre se fait néanmoins en laissant venir des notes d’encre de chine, de lard fumé et de goudron.
Un vin de temps qui se bonifiera encore et encore. Un vin de haute gastronomie également de par sa force.
La générosité du millésime 2003 se conjugue à merveille un peu de charcuteries et de salaisons.
Mais également sur une côte de veau de lait, blettes et cardons avec un peu de truffes noires. Le moelleux divin du veau sera sublime sur la puissance de Thalabert.
Le Saint Nectaire est un partenaire de choix pour des rouges à l’image du vin présenté